Je souhaite modestement à travers ce blog faire découvrir le sud-ouest à travers sa gastronomie, ses producteurs et ses paysages. J’ai retrouvé cette notion de voyage gastronomique dans des revues et livres spécialisés et j’ai voulu partager cette histoire intéressante.
Mettre en valeur la gastronomie grâce au voyage est une délicieuse démarche qui permet à travers la découverte, de faire vivre les spécialités et les producteurs locaux. Cette manière de vivre le voyage a permis la mise en valeur du travail artisanal autour de la gastronomie et de faire perdurer cette culture.
Mais ce qui nous semble naturel aujourd’hui a pris forme et s’est développée, en France, depuis à peine le 18éme siècle ! voici la petite histoire…
Se nourrir fait partie de nos préoccupations lorsque nous voyageons ! voilà pourquoi le voyage se prête particulièrement bien à la découverte gastronomique local qui fait partie de la découverte de cet l’ailleurs, et fait l’originalité des endroits traversées.
Si goûter la nourriture locale s’impose de nos jours comme une activité touristique incontournable ça n’a pas toujours été le cas ! Durant le 17éme siècle, l’élite qui raconte ses voyages, ne s’intéresse que peu à la cuisine « du peuple » et son regard s’attarde plutôt sur le paysage !
Ce n’est que dans la 2éme moitié du 18éme siècle que le regard du voyageur change influencé par plusieurs facteurs : le développement des chemins de fer permet une meilleure exploration du territoire, mais surtout l’essor du mouvement romantique, avec ses représentations de la nature et du monde rural qui affirme un intérêt pour la province et ses coutumes particulières. Les campagnes deviennent objet de savoir et de mémoire. Les récits de voyages rapporteront alors la diversité et la spécificité des coutumes alimentaires locales.
Par exemple Goethe qui découvre, en 1792, le « pot-au-feu » chez des riches paysans Argonnais ; Grasset de Saint-Sauveur qui signale, à propos des paysans landais qu’il rencontre en 1797 : « Leur repas est frugal : il consiste en un morceau de cruchade qu’ils trempent dans un peu de sauce extraite du jus du lard ».
Austin de Croze (1866 – 1937, écrivain français, spécialiste du folklore et gastronome) tentera un premier inventaire gastronomique de 1400 spécialités des provinces françaises, en répertoriant, à travers son œuvre fondamentale « les plats régionaux de France » .Petit à petit l’analyse des particularismes alimentaires régionaux fera apparaitre des nuances que les spécialistes nommeront les « cuisines de pays ».
Les guides touristiques, qui paraissent en série dès les années 1840, rendent compte des richesses des territoires qui s’ordonne autour de la géographie, de l’histoire, des coutumes, des loisirs et des plaisirs dont la spécialité alimentaire locale !
Ainsi, ce sont les années 1920 qui inaugurent, de façon durable, les rubriques gastronomiques dans les guides touristiques imprimés. En 1922 par exemple le guide Bords de Loire et Sud-Ouest intègre, dans la présentation générale, un chapitre consacré aux « Industries intéressantes pour les touristes, spécialités gastronomiques et principaux crus » : on y trouve – charcuteries, fromages, confiseries – ainsi que les plats régionaux dits les plus typiques, comme « le poulet à la rabelaisienne » pour Touraine ou la « langue de bœuf en gelée » pour Anjou !
Je trouve très intéressant de voir l’évolution de l’intérêt pour la culture gastronomique régionale, et comment ont-elles été mises en valeurs à travers le temps jusqu’à faisant partie intégrante du tourisme. Ce n’est vraiment pas un hasard si la gastronomie française aujourd’hui fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO !
Cette mise en valeurs est très importante à mon sens, car promouvoir les particularités gastronomiques reste un enjeu important pour maintenir l’équilibre du tissu rural local.
En parlant des particularités régionales et de tourisme, j’ai envie de vous faire découvrir une belle région : l’Occitanie. Mais Qu’est-ce que l’Occitanie ?